Dans la continuité du partenariat mené avec Le Gymnase CDCN sur la question de la danse en milieu rural et en espace naturel, nous accueillerons une résidence paysage : résidence décentralisée initiée il y a deux ans avec Fabrizio Solinas.

Cette saison, deux artistes ont travaillé ensemble sur le site du moulin du 25 avril au 6 mai : Marion Carriau et Magda Kachouche autour de Chêne centenaire.

Une étape de travail nocture a été présentée lors d’un Rendez-vous au Moulin, le 6 mai à 20 h 30.


Chêne Centenaire est une fable chorégraphique, musicale et plastique écrite et interprétée par une danseuse et une performeuse, réunies pour la première fois sur un plateau.

Un grand corps aux contours indistincts avance en se déformant au coeur d’un paysage métaphorique. Monstre préhistorique ou futuriste, cet être aux huit membres sort de l’ombre après un long voyage. Un chant accompagne la progression de cette créature, qui peu à peu se défait de sa peau, de son équipement, pour dévoiler les corps de deux femmes dont on ne reconnaît pas l’âge.
Au rythme d’incantations, de danses et performances rituelles qui convoquent les fantômes du passé, elles déploient tout autour d’elles et des visiteurs les éléments et inventent ainsi des possibilités de paysages protéiformes, fragiles, vivants.

“Avec Chêne Centenaire, nous écrivons une fable peuplée d’êtres chimériques, aux relents post-apocalyptiques et possitopiques - à l’opposé donc de dystopique.
Pensée comme un manifeste, nous y défendons l’entrelacement des liens, l’attachement au monde, aux écosystèmes et aux espèces.
En ce sens, pour la concevoir, nous nous inspirons des «principes du Vivant» et y sommes des artisanes, des paysannes: nous fabriquons le paysage. Nous sommes reliées au monde que nous habitons et en possédons certains pouvoirs et propriétés. Chêne Centenaire est nomade et est aussi adaptable qu’une plante épiphyte : elle peut exister sur un plateau de théâtre comme dans un parc, une forêt ou une place publique.

Nous fabriquons une histoire de résonances, où nous sommes « usagères et usagers du futur », où une autre fin du monde, au sens du recom- mencement, est possible. “


Crédits photos : Léa Mercier